28/04/2025

Taiwan Today

Taiwan aujourd'hui

La République de Chine à Taiwan prépare le XXIe siècle

01/09/1996
Archives GIO Lee Teng-hui en campagne, en mars 1996. La démocratie et le multipartisme ont définitivement pris racine dans la vie politique du pays.
Réforme démocratique à Taiwan : de Chine et fière de ses accomplissements

Sans doute la réforme démocrati­que, en République de Chine, ne s'est­-elle pas faite sans heurts. Il en va sou­vent ainsi des changements aussi radi­caux. Il est inévitable que des malenten­dus et des obstacles entravent un tel processus. Le défi auquel de Chine doit faire face aujourd'hui consiste à maintenir l'élan du développement démocratique tout en évitant les pièges, et les actions ir­réfléchies susceptibles de créer plus de problèmes qu'elles n'en résolvent.

En République de Chine, la réforme démocratique s'est accélérée il y a bien des années, sous la présidence de Chiang Ching-kuo. Celui-ci considérait qu'il était de son devoir de mettre en place un gouvernement démocratique et constitutionnel tout en résistant au communisme et en s'opposant aux appels imprudents à l'indépendance de Taiwan. Comme les priorités définies par Chiang Ching-kuo incarnaient l'es­prit de de Chine et cor­respondaient aux intérêts fondamentaux des citoyens, le mouvement de démocratisation obtint un large soutien parmi la population. Ces avancées considérables tirent leur inspiration des idéaux du docteur Sun Yat-sen. Père fondateur de de Chine, Sun Yat-sen mena la révolution qui, le 10 octobre 1911, renversa la dynastie mandchoue despotique. En faisant don de la démocratie à , la popula­tion et le gouvernement de ­que de Chine font aujourd'hui du rêve de Sun Yat-sen une réalité.

De sombres années se sont cependant écoulées entre la formulation de ces idéaux par le docteur Sun Yat-sen et leur réalisation aujourd'hui. Après la mort de Sun Yat-sen, en 1925, fut déchirée par les rivalités entre sei­gneurs de la guerre. Puis, alors que était au plus mal, le Japon l'enva­hit et huit autres années furent perdues. A la fin de mondiale, les communistes chinois lancèrent une guerre civile sans merci et se rendirent maîtres du continent chinois en 1949. Le gouvernement de de Chine transféra alors ses quartiers gé­néraux à Taiwan, où, depuis plus de quarante ans, elle repousse les assauts des communistes chinois.

De la fin des années 40 au milieu des années 80, de Chine est restée sur le pied de guerre, à Taiwan. Le gouvernement promulgua (en 1948) les Dispositions provisoires vala­bles pendant la période de mobilisation na­tionale pour la répression de la rébellion com­muniste, qui concentraient les pouvoirs d'urgence entre les mains du président. Le gouvernement émit également par la suite un Décret d'urgence, qui était en fait une version assouplie de la loi mar­tiale.

Cependant, au vu de la réduction progressive des tensions internationales, au milieu des années 80, le président Chiang Ching-kuo eut la certitude que le temps était venu d'abandonner la mentalité de la guerre froide pour une démocratie pleine et entière, et de faire ainsi une réalité de la vision de Sun Yat-sen.

Le gouvernement de de Chine révoqua le Décret d'urgence (1987) et leva les restrictions sur la créa­tion de journaux (1988) et de partis po­litiques (1989). En 1987, pour la première fois en près de quarante ans, il autorisa également les habitants de Taiwan à ren­dre visite aux membres de leur famille restés sur le continent chinois. Deux jours avant le décès du président Chiang Ching-kuo le 13 janvier 1988, le Yuan législatif de de Chine adopta une loi garantissant la liberté de réunion et d'association.

Après son entrée en fonction en 1988, le président Lee Teng-hui s'enga­gea à poursuivre les réformes initiées par son prédécesseur. Depuis huit ans, le président Lee a supervisé plusieurs transformations politiques importantes. Des élections démocratiques ont permis le remplacement des grands corps re­présentatifs de la nation et des respon­sables de l'exécutif à tous les niveaux de gouvernement, et le multipartisme a pris racine dans la vie politique du pays.

Des élections démocratiques

Bien que les élections locales aient été tenues de façon périodique à Taiwan depuis 1949, aucun des représentants siégeant aux assemblées parlementaires n'eut à remettre son siège en jeu durant la guerre froide. (L'on justifiait cette pra­tique par le fait que les membres des assemblées parlementaires représen­taient toute , continent inclus. Comme depuis 1949 il n'était pas possible d'organiser des élections dans continentale contrôlée par les communistes, les parlementaires âgés étaient laissés indéfiniment à leur poste.) Le président Lee Teng-hui comprit qu'il était essentiel de renouveler ces assem­blées élues, car sans de vifs débats à l'intérieur d'organes parlementaires réel­lement représentatifs, la tentative de ré­forme politique de de Chine était vouée à l'échec. La première échéance électorale d'importance fut celle de nationale en 1991, qui fut suivie par l'élection de toutes les assemblées représentatives et de tous les chefs de l'exécutif à tous les niveaux du gouvernement : membres du Parlement et de l'Assemblée provinciale de Taiwan, gouverneur de la pro­vince de Taiwan, maires de Taipei et de Kaohsiung, et enfin président de ­publique, tous furent choisis les uns après les autres au moyen d'élections universelles directes.

Le multipartisme

Depuis quelques années, le multipartisme ─ plus de 70 partis poli­tiques ont été enregistrés auprès du mi­nistère de l'Intérieur ─ est résolument entré dans les mœurs politiques de de Chine. Des élections ré­gulières et fréquentes, des partis d'op­position vigoureux et la pratique du suf­frage universel ont gagné à celle-ci une réputation excellente et méritée.

Avec la première élection au suf­frage universel direct de l'ensemble des membres de l'Assemblée nationale et du Yuan législatif, en 1991 et en 1992 res­pectivement, le système du parti uni­que commença à s'affaiblir, tandis que les représentants de l'opposition acqué­raient une présence significative dans chacune des deux assemblées parlemen­taires. Deux ans plus tard, en 1994, un candidat du Parti démocrate-progressiste gagna les premières élections au suffrage universel direct ja­mais tenues pour le poste de maire de la ville de Taipei. Et à la suite des élections du Troisième Yuan législatif ─ la plus haute instance législative en République de Chine ─ en décembre 1995, le Kuomintang (KMT) ne dispo­sait plus que d'une faible majorité. Cette tendance se maintint lors des élections de nationale, en mars 1996, lorsque les électeurs choisi­rent, une fois encore, de redistribuer le pouvoir plus équitablement entre le trois grands partis.

La démocratisation de ­que de Chine est arrivée à maturation avec la toute première élection au suf­frage universel direct du président de , qui a eu lieu le 23 mars 1996. Au terme d'une course à quatre fort disputée, le président sortant, M. Lee Teng-hui, et le premier ministre sortant, M. Lien Chan, tous deux ap­partenant au KMT, sont sortis aisé­ment vainqueurs de cette élection, leur « ticket présidentiel» remportant 54% des suffrages exprimés. En accordant la majorité au KMT lors de ce scrutin, les citoyens de de Chine ont montré leur confiance en la capacité du parti dirigeant à se réno­ver et à entraîner la nation dans l'ère du pluralisme. Et en décernant les 46% restants aux candidats non-KMT, les électeurs ont confirmé le fait que la dé­mocratie et le pluralisme, tous deux bien vivants, sont ici pour durer.

Disons haut et fort nos accomplis­sements

Les quelque cinquante années de développement, ici à Taiwan, ont per­mis l'avènement d'une société vivante et épanouie. Ces huit dernières années, en particulier, les réformes visant à ren­forcer le pluralisme et la démocratie ont produit des changements profondément révolutionnaires. Toutefois, ce processus est resté remarquablement rationnel et pacifique. de Chine est célèbre dans le monde en tant que puis­sance commerçante, mais les réformes politiques qu'elle a entreprises ces dernières années méritent certainement autant de publicité. Le monde entier a fait l'éloge du développement économique de de Chine; il est temps aujourd'hui de saluer la liberté et la démocratie acquises par les 21 millions de personnes habitant la ré­gion de Taiwan. Les expériences de de Chine serviront d'exem­ples aux autres régions et pays en déve­loppement, et à continentale en particulier.

de Chine et le Plan de transformation en un centre économique pour la région Asie-Pacifique

Huang Chung-hsin. Le port de Kaohsiung, dans le sud de l'île. La situation géographique de Taiwan en fait un carrefour idéal pour le transport maritime dans cette région du monde.

Le 5 janvier 1995, le gouvernement de de Chine a présenté officiellement le Plan de transformation de Taiwan en un centre économique pour la région Asie-Pacifique (APROC). Le but de cet ambitieux programme est de propulser Taiwan dans le prochain siècle en faisant de l'île une plaque tour­nante des activités économiques dans la région de l'Asie-Pacifique.

Particulièrement bien dotée pour réussir dans cette entreprise, Taiwan est située en Asie de l'Est, à proximité des marchés du Sud-Est asiatique et de continentale. En plus d'une main­-d'œuvre qualifiée et d'une demande in­térieure soutenue, Taiwan dispose de ressources financières suffisantes pour contribuer au développement régional, ainsi que d'une maîtrise technologique qui fait de l'île un endroit idéal pour y établir des industries de pointe. Des échanges économiques et commerciaux substantiels lient Taiwan à l'Est asiati­que et au monde. Finalement, ­blique de Chine entretient des liens cul­turels et linguistiques avec l'ensemble des puissances économiques de la région. Tous ces avantages concourent à faire de Taiwan un endroit idéal à partir­ duquel les entreprises locales et mul­tinationales pourront développer leurs activités commerciales dans la région Asie-Pacifique.

Objectifs généraux et particuliers

La réalisation du Plan APROC ap­pelle à un ajustement économique d'en­vergure et prévoit un développement accéléré de six secteurs plus spécifiques. Les changements d'ordre macro­-économique visent à améliorer les struc­tures mêmes de l'économie insulaire en autorisant la libre circulation des capi­taux, des investissements, des personnes et des biens. Des mesures de déréglementation des mouvements de capitaux ont déjà été adoptées en juillet 1995. En outre, certains domaines d'ac­tivités, dans lesquels les étrangers n'avaient pas jusque-là l'autorisation d'investir, leur ont été ouverts, tandis que la protection des droits de propriété intellectuelle a été garantie. Dernier point, et non des moindres, les procé­dures d'embauche des salariés étrangers ont été rationalisées.

Si les réformes de fond sont im­portantes, il ne faut pas pour autant oublier que la réalisation du Plan APROC dépend aussi du développe­ment de six secteurs plus particuliers. Après une étude attentive des points forts de Taiwan, le gouvernement de de Chine a donc identifié six domaines dans lesquels le potentiel de développement semblait le plus im­portant : la production industrielle, les messageries maritimes, le transport aé­rien, les services financiers, les télécom­munications et l'industrie des médias. L'objectif du plan est de transformer Taiwan afin d'inciter les entreprises in­ternationales à y établir le centre de leurs activités pour la région Asie-Pacifique.

Huang Chung-hsin. Des échanges économiques et commerciaux substantiels lient Taiwan à l'Est asiatique et au monde.

Production industrielle

Taiwan bénéficie d'une solide base industrielle et d'une main-d'œuvre hau­tement qualifiée. Dans le cadre du Plan APROC, les industries devront consoli­der leurs assises financières et amélio­rer leur technologie pour transformer l'île en un centre de production et de commerce. Dans ce but, le gouverne­ment a en projet la construction et la gestion d'un ensemble de parcs indus­triels « intelligents », tournés vers la réalisation d'un réseau performant de télé­communications et vers la haute tech­nologie. La création de plusieurs parcs de ce genre est prévue d'ici l'an 2005.

Messageries maritimes

La situation géographique de Taiwan en fait un carrefour idéal pour le transport maritime dans cette région du monde. Il s'agit d'établir dans l'île un centre de transbordement pour l'Asie de l'Est, de développer les transports maritimes autour de l'île, d'augmenter les capacités des ports internationaux de Taiwan et de les privatiser. Un grand pas a été franchi en mai 1995 lorsque le port de Kaohsiung a été classé « centre maritime hors contraintes douanières », lui permettant dès lors de servir de point de transbordement aux cargos venant de Chine continentale. Les formalités de contrôle concernant les navires ont en outre été simplifiées.

Transport aérien

Pour se transformer en centre ré­gional de transport aérien, Taiwan s'est engagée à développer d'abord les servi­ces express de transport de marchandi­ses, puis les services passagers. A l'inté­rieur du terminal cargo de l'aéroport in­ternational Chiang Kai-shek (CKS), une zone spéciale réservée à l'envoi express des marchandises fonctionne déjà. On a également évoqué la possibilité de con­vertir l'aéroport CKS et ses environs en une « cité de l'air », qui servirait aux industries ou à d'autres activités de ce secteur. Une extension de l'aéroport est d'ailleurs en cours de réalisation. D'autre part, toujours dans l'aéroport CKS, un service de passages en douane rapide, fonctionnant 24 heures sur 24, a été mis en place au profit d'United Parcel Ser­vice (UPS) en décembre 1995. En juin 1996, UPS s'est engagé à établir dans le même aéroport un centre de fret aérien d'une valeur de 400 millions de USD. Le complexe, qui servira à UPS de cen­tre régional, devrait être opérationnel en octobre 1996.

Huang Chung-hsin. Dans le cadre du projet APROC, les infrastructures aéroportuaires sont en phase de modernisation, afin de donner à Taiwan les moyens de ses ambitions régionales.

Services financiers

Le Plan APROC stipule qu'il fau­dra développer des marchés financiers plus spécifiques, assouplir les réglemen­tations des marchés qui existent déjà et créer ceux qui font défaut, l'objectif étant de garantir la libre circulation des capi­taux d'ici l'an 2000. Actuellement, il n'y a aucune restriction concernant les comptes courants, et celles portant sur les mouvements de capitaux et sur l'éta­blissement de filiales d'institutions finan­cières étrangères ont été relâchées. Les marchés boursiers de Taiwan ont été ouverts aux investisseurs étrangers, et les plafonds restreignant leurs investis­sements ont été relevés. Le contrôle des changes a été assoupli, comme l'ont également été les règles régissant la po­sition à court ainsi qu'à long terme des banques et les contrats en devise locale. Enfin, une Loi des marchés à terme, qui devrait être adoptée avant la fin de l'an­née, ouvrira la voie à la création d'un marché à terme des matières premières.

Télécommunications

Taiwan vise à se transformer en un centre qui fournira des services de télécommunication de haute qualité à des prix raisonnables. Pour atteindre son but, le gouvernement de de Chine a privatisé les services de téléphonie cellulaire et les réseaux de services à forte valeur ajoutée. Une autre étape importante a été franchie le 7 fé­vrier 1996 avec la promulgation de des télécommunications, qui organise la déréglementation du secteur, et l'ouvre aux participations étrangères. Le gouvernement soutient aussi le dévelop­pement d'un réseau informatique natio­nal. Les efforts portent principalement sur la conversion au câble optique ou à la transmission numérique, tandis que des réseaux expérimentaux à bande de fréquence large ont été mis en service à Taipei et à Hsinchu vers la mi-1995.

Industrie des médias

On évalue à 15,4 milliards de USD d'ici l'an 2000 la valeur du marché des films et des programmes de télévision en langue chinoise produits. Taiwan es­père bien conquérir une part de cet im­portant marché en encourageant la réa­lisation de parcs réservés aux médias de pointe, des parcs dans lesquels la haute technologie serait appliquée à la production et la post-production des films, des programmes de télévision et de divers autres produits audiovisuels en langue chinoise. La gestion de tels parcs sera confiée au secteur privé et quatre sociétés ont déjà été sélectionnées pour s'en occuper. D'autres mesures destinées à ouvrir et stimuler la trans­mission par câble ou par satellite, ou la création de programmes télévisés concourront au développement et au regroupement du secteur des médias.

Prévoir le futur

Pour réussir l'entrée de Taiwan dans le siècle prochain, le gouvernement de de Chine devra impérativement mener à terme la libéralisation et la déréglementation de l'économie insulaire. C'est d'ailleurs dans cette idée qu'a été conçu le Plan APROC. L'ajustement macro­-économique lié au développement des six secteurs d'activités essentiels permet­tra de transformer Taiwan en un centre économique pour la région. Non seule­ment l'horizon économique de Taiwan sera redessiné, mais le succès de l'éco­nomie insulaire contribuera à l'intégration et à l'enrichissement de la région Asie-Pacifique au XXIe siècle.

Que la raison et le pragmatisme prévalent

Chang Su-ching. L'Académie de danse de Pékin fait partie des nombreuses troupes continentales se produisant de plus en plus fréquemment devant le public taiwanais, dans le cadre des échanges culturels entre les deux rives.

Quand les communistes chinois se sont emparés de continentale et ont établi populaire de Chine (RPC) en 1949, le gouvernement de de Chine a déplacé le siège de son administration à Taiwan. Pendant plus de quarante ans, une dé­mocratie, de Chine à Taiwan, et un régime communiste, sur le continent, sont restés diamétralement opposés, voire hostiles. Cependant, en 1987, tout a changé.

En effet, cette année-là, Chiang Ching-kuo, alors président de ­blique de Chine, a autorisé les habitants de Taiwan à visiter leurs parents vivant en Chine continentale. Depuis lors, les contacts entre les deux rives se sont intensifiés.

Au cours de ces neuf dernières an­nées, le gouvernement de ­que de Chine a approuvé près d'une centaine de mesures libéralisant les échanges, et plus de 8,47 millions de vi­sites ont été effectuées en Chine conti­nentale par les ressortissants de de Chine. Environ 115 millions de lettres et un nombre deux fois plus important de communications télépho­niques ont été échangées entre les po­pulations des deux rives. Le commerce indirect entre Taiwan et conti­nentale a dépassé 22,5 milliards de USD en 1995. Selon le ministère de l'Econo­mie de de Chine, les hom­mes d'affaires de l'île ont indirectement investi 5,6 milliards de USD sur l'autre rive du détroit. Les statistiques de Pékin notent cependant que les investissements en provenance de Taiwan s'y sont élevés à 29,4 milliards de USD.

Réglementation des échanges

Depuis 1987, le gouvernement de de Chine a pris des me­sures significatives pour effacer la mé­fiance et accroître les contacts entre les deux rives. Il a créé en 1990 un Conseil pour la réunification nationale (NUC), placé sous la tutelle de la présidence de suivante, une commission d'Etat des Affaires conti­nentales (MAC), au sein même du Ca­binet, et une Fondation des échanges en­tre les deux rives (SEF), un organisme privé, ont été établis.

En 1991, le président de ­que, M. Lee Teng-hui, a proclamé la fin de de mobilisation nationale pour la répression de la rébellion com­muniste. En 1992, le gouvernement de de Chine a édicté les Rè­glements concernant les relations entre les populations de Taiwan et de Chine conti­nentale. Preuves de la sincérité et de la bonne volonté de de Chine à Taiwan, ces mesures ont créé des conditions nécessaires à une coexistence pacifique entre les deux ri­ves.

Pour promouvoir la politique du gouvernement à l'égard de con­tinentale, a publié en 1991 les Lignes directrices pour la réunification nationale qui prévoient trois étapes avant la réalisation de cet objectif ultime dans un cadre de liberté, de démocratie et de prospérité.

Cependant, avant que les deux parties n'achèvent la première étape de réciprocité et d'échanges, devra, pour sa part, renoncer à ses menaces de recours à la force contre l'île et cesser de s'opposer à la présence de de Chine sur la scène internationale.

En 1994, de Chine a publié un livre blanc, intitulé Relations en­tre les deux rives du détroit de Taiwan, qui explique sa conception « un pays, deux entités politiques ». Cette idée diverge nettement de la proposition de Pékin ­─ « un pays, deux systèmes » ─ qui voudrait réduire le gouvernement de ­publique de Chine au sta­tut d'une autorité régionale.

Huang Chung-hsin. La troupe d'opéra kun de Shanghai est très appréciée du public insulaire.

Quoique non officiel, un canal de communication entre les deux rives a également été établi au cours des pour­parlers tenus à Singapour en 1993 entre MM. Koo Chen-fu, président de , et Wang Daohan, président de l'Asso­ciation pour les relations à travers le dé­troit de Taiwan (ARATS), son homolo­gue continental. Depuis, des consulta­tions régulières se sont déroulées jusqu'à ce que Pékin suspende en juillet 1995 ces échanges et entame par la suite une série de tirs de missiles provocateurs à proximité des côtes de Taiwan. continentale exprimait ainsi sa colère envers M. Lee Teng-hui qui, un mois avant, avait effectué un voyage aux Etats-Unis.

Dans les mois précédant les premiè­res élections au suffrage universel di­rect des président et vice-président de de Chine en mars 1996, les forces armées de Pékin ont de nou­veau entrepris des exercices militaires dans le détroit de Taiwan, afin d'influen­cer le résultat du scrutin. Gardant ce­pendant sa retenue et son calme, ­publique de Chine a poursuivi le che­min qu'elle s'était tracé en élisant au suf­frage populaire, pour la première fois en 5000 ans d'histoire, son chef d'Etat.

de Chine sait qu'il est impératif que la paix et la stabilité soient maintenues dans la région Asie­-Pacifique. Elle regretterait de constater la soudaine remise en cause de l'essor économique en Chine continentale, réalisé grâce à la politique d'ouverture. Les autorités de Taipei ne craignent pas de négocier, mais elles ne le feront ja­mais sous la menace d'une attaque. Nous persistons à penser que seul le dialogue peut résoudre tous les problèmes existant entre les deux rives du détroit.


Objectifs : assurer la paix, la stabilité et la prospérité dans la région Asie-Pacifique

A l'approche du XXIe siècle, les deux rives du détroit de Taiwan devraient mettre un terme à l'atmosphère actuelle de suspicion, soulignée par un récent regain de tension. Elles doivent aborder une nouvelle ère où les Chinois des deux bords s'entraideront. C'est cet esprit qui a guidé la mise en place d'une politique bénéfique aux deux rives visant à ren­forcer leurs relations afin de les engager sur la voie de la réunification nationale. de Chine agira dans cette optique, pourvu que la région de Taiwan, des Penghu, de Kinmen et de Matsu demeure protégée et que le bien­-être de sa population soit assuré. Mal­heureusement, à maintes reprises, le cours des relations interchinoises a été troublé par le refus de Pékin d'admet­tre l'existence de de Chine.

de Chine est en effet un Etat souverain depuis 1912. Les di­vergences qui existent entre les deux ri­ves concernent le régime politique et le mode de vie de leurs populations. Il ne s'agit pas du tout de problèmes d'identité ethnique ou culturelle. Depuis plus de 40 ans, les deux rives du détroit constituent deux juridictions distinctes, que des circonstances historiques ont sé­parées, même si les deux parties demeu­rent fermement engagées sur la voie de la réunification nationale. Une fois que l'idéologie du révisionisme aura été aban­donnée et qu'un dialogue sincère, empreint de tolérance et de patience, aura été entamé, les deux parties pourront ré­soudre la question de la réunification et œuvrer au bien-être commun de la nation chinoise dans son ensemble.

Taipei et Pékin doivent donc tra­vailler avec courage pour mettre fin à la méfiance qui prévaut actuellement. Le président Lee Teng-hui a proposé d'ef­fectuer un « voyage de la paix » en Chine continentale si l'intérêt national le nécessitait et si la population de la région de Taiwan le soutenait. Il s'est déclaré prêt à rencontrer les hauts diri­geants de Pékin et à entamer le dialo­gue, afin d'ouvrir une nouvelle ère de communication et de coopération entre les deux rives, ainsi qu'à assurer la paix, la stabilité et la prospérité dans la ré­gion Asie-Pacifique.

Maintenant, il est temps de mettre le bien-être des Chinois au-dessus de tout. Jetant cartes sur table, Taiwan of­fre son amitié et sa bonne volonté. Il appartient donc aux autorités chinoises continentales de travailler avec ­publique de Chine pour édifier un ave­nir démocratique plus brillant dans une Chine libre, prospère et, un jour, réunifiée.

Huang Chung-hsin. Un professeur d'art dramatique venu de Chine continentale dans le cadre d'un échange culturel entre les deux rives donne un cours à l'Académie Fuhsing, à Neihu, dans la banlieue de Taipei.

A problème mondial, solution mondiale

A une époque où il est coutume de parler de « village planétaire », l'atten­tion du monde se concentre sur des pro­blèmes complexes, engendrés par une grande variété de facteurs, et dont la résolution suppose de dépasser les fron­tières nationales. Que nous le voulions ou non, la communauté internationale doit maintenant s'atteler à la résolution de problèmes d'envergure mondiale, tant dans le domaine économique que dans celui de l'environnement et des questions sociales.

Il y a une dizaine d'années, la ca­tastrophe de Tchernobyl a traumatisé le monde entier. Le spectre de la pollution nucléaire venue de l'Ukraine et s'éta­lant jusqu'à l'Europe, et la contamination des réserves d'eau et de nourriture qu'elle entraîna, ont servi d'avertissement : il est clair désormais que les décisions et les actions d'un pays peuvent avoir des conséquences drama­tiques à des milliers de kilomètres de là. C'est également la leçon que l'on a pu tirer à maintes reprises, ces derniè­res années, du phénomène de l'exode des réfugiés en Afrique, en Asie et en Europe, ainsi que du terrorisme international, qui a coûté de nombreuses vies à travers le monde.

Chung Yung-ho. Les chaînes de production d'une usine taiwanaise, dans la zone économique spéciale de Shenzhen, en Chine continentale.

Ces graves questions ne peuvent être traitées efficacement que par le dia­logue et la conclusion d'accords équitables, prenant en compte les requê­tes de toutes les parties concernées. Conscients de ceci, les pays du monde se sont habitués à s'en remettre aux or­ganisations internationales pour la pla­nification et la mise en œuvre des solu­tions aux problèmes mondiaux. Et pour que ces solutions aient des chances de réussite, il faut que ces organisations comptent le plus de membres possible.

Nous devons travailler tous ensemble

Les organisations mondiales sont fondées sur le principe d'universalité d'appartenance pour toutes les nations. Pourquoi, dans ce cas, de nombreuses organisations mondiales et asiatiques ont-elles négligé d'inclure la totalité de dans leurs activités et leurs ac­cords? Parce qu'elles se laissent aveu­gler par les fables colportées par Pékin selon lesquelles populaire de Chine (RPC) représenterait l'ensem­ble de vérité est que ­publique de Chine à Taiwan est un pays indépendant et souverain depuis 1912. Et avec ses 21 millions d'habitants, la région de Taiwan ─ incluant les îles de Taiwan, Penghu, Kinmen et Matsu, soit un territoire d'une superficie totale équivalente à celle de ─ est gérée exclusivement par le gouverne­ment de de Chine depuis une époque où n'existait même pas. Le gouvernement de Pékin n'ad­ministre ─ et ne saurait donc représen­ter ─ qu'une partie de seule­ment : la région continentale.

 

Huang Chung-hsin. Ce centre de formation technique, à Taichung, accueille aussi les étrangers dans le cadre de l'aide apportée aux pays en voie de développement.

Nulle organisation excluant ­publique de Chine ne peut donc légiti­mement déclarer disposer de la partici­pation de toute entière. En réalité, est actuellement com­posée de et de de Chine à Taiwan.

, ça n'est pas uniquement populaire

Retrancher de Chine de l'équation revient à laisser de côté la quatorzième puissance commerçante et le septième investisseur dans le monde, un pays dont le produit national brut se monte à 264,7 milliards de dollars US (au dix-huitième rang mondial) et dont le revenu annuel par habitant le place au vingt-cinquième rang avec 12 490 dollars US. de Chine est d'ores et déjà un membre actif de la communauté internationale. Elle entre­tient des relations économiques, commerciales et culturelles avec de nom­breux pays dans le monde. Dernière­ment, elle a également accompli, dans le plus grand calme, une série de réfor­mes démocratiques. De nos jours, les ini­tiatives mondiales et régionales se mul­tiplient, et une coopération étroite entre tous les acteurs s'impose. Il est donc peu avisé et illogique d'exclure un membre de la communauté internationale aussi méritant et aussi significatif que ­publique de Chine.

de Chine est un partenaire de première importance pour le monde

de Chine souhaite sincèrement faire tout ce qui est en son pouvoir pour la communauté interna­tionale. Par exemple, en novembre 1995, elle s'était engagée à accorder des prêts à seize nations pour un total à 489 mil­lions de dollars US, par l'intermédiaire de son Fonds international de coopéra­tion et de développement économiques. En mars 1996, de Chine avait déjà offert une aide de 129 mil­lions de dollars US au total à plus de 60 nations, via son Fonds international d'assistance humanitaire et de secours d'urgence. Au cours des années passées, elle a également envoyé des dizaines de missions techniques sur trois continents, contribuant à l'amélioration du niveau de vie et au développement économique des pays moins avancés.

Pourtant, en de nombreuses occa­sions, de Chine a vu ses efforts contrariés. Récemment par exem­ple, l'aide de de Chine n'est parvenue jusqu'aux Rwandais af­famés que grâce aux bons offices de de américaine. Cette aide avait été dédaignée par les bureaucrates de l'UNICEF parce que de Chine n'est pas membre des Nations unies. Dans la même logi­que, la participation de de Chine aux initiatives internationales est examinée au cas par cas, ce qui l'em­pêche d'apporter sa voix et son poids dans la balance pour la résolution des problèmes internationaux.

Accueillir dans son entier

de Chine a beau­coup à offrir au monde, qu'il s'agisse de partenariat économique, d'expérience politique ou d'aide humanitaire. Les ins­tances internationales qui accueillent « » dans les termes de Pékin n'in­cluent que ont tort de se limiter de cette façon et devraient ac­cepter les apports et l'engagement du monde chinois dans son entier, la ré­gion de Taiwan administrée par ­publique de Chine comprise. ­blique de Chine ne cherche en aucune façon à remettre en cause le droit de à appartenir aux instances interna­tionales ou à prendre part aux accords internationaux. Elle ne fait que se bat­tre, avant la réunification nationale, pour la sauvegarde des droits des 21 millions de citoyens de la région de Taiwan, afin que ceux-ci puissent exercer ouverte­ment, librement et sans contraintes leurs droits de membres à part entière de la communauté internationale.

Archives GIO. Taiwan partage son expertise dans le domaine agricole avec les pays en voie de développement, comme ici dans une exploitation scientifique de la région de Taichung.

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